12/07/22
Le Gouvernement a choisi d’accompagner le développement des plateformes numériques et des nouvelles formes de travail qui en découlent, tout en garantissant des droits renforcés aux travailleurs indépendants et en favorisant l’émergence d’un dialogue social structuré entre les plateformes et des représentants légitimes des travailleurs indépendants des plateformes.
Plusieurs axes de réformes ont ainsi été poursuivis, et notamment l’ordonnance du 6 avril 2022 (prise sur le fondement de l’article 2 de la loi n°2022-139 du 7 février 2022 ratifiant l’ordonnance n°2021-484 du 21 avril 2021), qui a abouti à l’insertion de nouvelles dispositions dans le Code des transports.
Les dispositions de cette ordonnance couvrent les sujets suivants :
L’ordonnance complète le dispositif organisant le dialogue social de secteur entre les représentants des plateformes de VTC (voiture de transport avec chauffeur) et de livraison de marchandises au moyen d’un véhicule à deux ou trois roues, motorisé ou non, et les travailleurs indépendants qui recourent à ces activités.
A ce titre, l’ordonnance :
Pour ce premier cycle de mesure de la représentativité, les arrêtés fixant la liste des organisations représentatives seront publiés avant le 31 octobre 2022. Les organisations reconnues représentatives désigneront ensuite leurs représentants, dont le nombre sera déterminé par décret.
L’ordonnance vient également définir les règles de négociation collective dans les secteurs d’activité suivants :
Les accords ainsi conclus :
Pour favoriser la conclusion d’accords sur les sujets d’importance particulière, l’ordonnance prévoit une obligation d’engager une négociation tous les ans au niveau du secteur, sur au moins un des thèmes suivants :
D’autres thèmes de discussions possibles sont également listés.
L’ordonnance prévoit la possibilité de négocier des accords de méthode permettant à la négociation de s’accomplir dans des conditions de loyauté et de confiance mutuelle entre les parties.
L’accord ainsi conclu s’applique aux plateformes adhérentes aux organisations signataires et à leurs travailleurs relevant des secteurs concernés. Il s’impose aux contrats commerciaux liant les plateformes et les travailleurs du secteur concerné, aux engagements unilatéraux et aux chartes de responsabilité sociale que peuvent adopter les plateformes, sauf stipulations plus favorables.
Les modalités d’application, de révision, de dénonciation des accords collectifs de secteur sont précisées.
Une procédure d’homologation des accords de secteur est établie. Cette homologation a pour effet de rendre obligatoire les stipulations de l’accord pour toutes les plateformes et leurs travailleurs compris dans son champ d’application.
Dans chaque secteur, une commission de négociation est créée. Outre la négociation d’accords, la commission constituera un lieu d’échange d’informations et de dialogue entre organisations.
Enfin, l’ordonnance met en place un dispositif permettant aux organisations représentatives des plateformes et des travailleurs de bénéficier d’une expertise financée par l’ARPE pour les accompagner lors des négociations des accords de secteur.
L’ordonnance est venue compléter les missions de l’ARPE, nouvel établissement public chargé de réguler le dialogue social entre plateformes et travailleurs indépendants.
A ce titre, elle précise que le directeur général de l’ARPE est chargé :
L’ordonnance prévoit également la possibilité pour l’ARPE d’observer les pratiques des plateformes, de conduire des enquêtes ou études relatives à ces sujets et émettre des avis et préconisations. Elle lui attribue en outre une fonction de médiation afin de faciliter le règlement des conflits en matière de dialogue social entre plateformes et travailleurs indépendants.
L’ordonnance réaffirme l’autonomie des travailleurs indépendants dans les modalités de réalisation des prestations.
Ainsi, l’ordonnance :
Ordonnance n°2022-492 du 6 avril 2022, JO du 7 avril 2022 renforçant l’autonomie des travailleurs indépendants des plateformes de mobilité, portant organisation du dialogue social de secteur et complétant les missions de l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (ARPE).